Productions Ecrites Cours Lecture 2e Année Semestre 2 Focalisation

发布者:薛晟发布时间:2019-10-15浏览次数:303

 

Avant-propos :

 

Le cours de lecture avec les étudiants de 2e année au second semestre été l’occasion, à partir d’un travail sur des extraits de romans du XIXème siècle, de s’initier à quelques concepts et outils de l’analyse littéraire.

En particulier, nous avons abordé la notion de « focalisation » telle qu’elle a été théorisée par Gérard Genette (1930-2018) dans Figure III (Seuil, Paris, 1972).

Après un travail préparatoire de repérage et de description des 3 types de focalisation (focalisation zéro, focalisation interne et focalisation externe), les étudiants devaient être capable de déterminer la focalisation dominante d’un texte romanesque et de réécrire un extrait de récit en modifiant le point de vue et ainsi changer de focalisation.

A partir d’un extrait des Misérables (1862) de Victor Hugo (1802-1885), celui de la rencontre nocturne entre Jean Valjean et Cosette, les étudiants devaient d’abord analyser la focalisation utilisée dans ce texte. Après avoir déterminé que le point du vue du récit dominant est en focalisation interne, ils devaient réécrire l’avant-dernier paragraphe du passage (surligné en jaune dans le texte ci-dessous) en adoptant les deux autres types de focalisation afin de mobiliser savoirs et savoir-faire.

 

 

·       Voici l’extrait étudié des Misérables (1862) :

 

 

Jean Valjean au secours de Cosette

Partie 2 : Cosette. Livre 3 : Accomplissement de la promesse faite à la morte. Chapitre 5 : La petite toute seule

La petite Cosette a été confiée à des aubergistes brutaux et avares, les Thénardier, qui l’utilisent comme une domestique. Jean Valjean, le héros du roman, qui a connu la mère de l’enfant, vient voir la fillette. La rencontre se fait dans les bois, où Mme Thénardier l’a envoyée chercher de l’eau.

 

 

À peine eut-elle fait cent pas qu’elle s’arrêta encore, et se remit à se gratter la tête. Maintenant, c’était la Thénardier qui lui apparaissait ; la Thénardier hideuse avec sa bouche d’hyène et la colère flamboyante dans les yeux. L’enfant jeta un regard lamentable en avant et en arrière. Que faire ? Que devenir ? Où aller ? Devant elle le spectre de la Thénardier ; derrière elle tous les fantômes de la nuit et des bois. Ce fut devant la Thénardier qu’elle recula. Elle reprit le chemin de la source et se mit à courir. [...]

Tout en courant, elle avait envie de pleurer. Le frémissement nocturne de la forêt l’enveloppait tout entière. Elle ne pensait plus, elle ne voyait plus. L’immense nuit faisait face à ce petit être. D’un côté, toute l’ombre ; de l’autre, un atome. [...]

Il faisait très noir, mais elle avait l’habitude de venir à cette fontaine. Elle chercha de la main gauche dans l’obscurité un jeune chêne incliné sur la source qui lui servait ordinairement de point d’appui, rencontra une branche, s’y suspendit, se pencha et plongea le seau dans l’eau. [...]

Elle retira le seau presque plein et le posa sur l’herbe.

Cela fait, elle s’aperçut qu’elle était épuisée de lassitude. Elle eût bien voulu repartir tout de suite ; mais l’effort de remplir le seau avait été tel qu’il lui fut impossible de faire un pas. Elle fut bien forcée de s’asseoir. Elle se laissa tomber sur l’herbe et y demeura accroupie. Au-dessus de sa tête, le ciel était couvert de vastes nuages noirs qui étaient comme des pans de fumée. Le tragique masque de l’ombre semblait se pencher vaguement sur cet enfant. Jupiter se couchait dans les profondeurs. [...]

Elle était harassée de fatigue et n’était pas encore sortie de la forêt. Parvenue près d’un vieux châtaignier qu’elle connaissait, elle fit une dernière halte, puis elle rassembla toutes ses forces, reprit le seau et se remit à marcher courageusement. Cependant le pauvre petit être désespéré ne put s’empêcher de s’écrier : « Ô mon Dieu ! Mon Dieu ! »

En ce moment, elle sentit tout à coup que le seau ne pesait plus rien. Une main, qui lui parut énorme, venait de saisir l’anse et la soulevait vigoureusement. Elle leva la tête. Une grande forme noire, droite et debout, marchait auprès d’elle dans l’obscurité. C’était un homme qui était arrivé derrière elle et qu’elle n’avait pas entendu venir. Cet homme, sans dire un mot, avait empoigné l’anse du seau qu’elle portait.

Il y a des instincts pour toutes les rencontres de la vie. L’enfant n’eut pas peur.

 

 

 

 

 

-        Plus bas vous trouverez quelques exemples des textes des étudiants.

 

 

 

 

 

Julien Guillemet

Lecteur de français, SISU, 2018-2019.

 


 

·       Production de QIU Zheqian (Vivienne)

 

o   Focalisation zéro :

 

Jean Valjean, qui connaissait la mère de la petite Cosette, venait de voir la fillette. Il savait qu’elle était dans le bois où Mme Thénardier, une vipère, l’avait envoyée chercher de l’eau. Donc, il l’attendait là.

Soudain, il entendit quelques cris : « Ô mon Dieu ! Ô mon dieu ! ». La petite Cosette s’approchait de lui. Il arriva derrière elle, arracha le seau tout d’un coup de la main de ce petit être, saisit l’anse et la souleva vigoureusement. Cosette eut un sursaut. Elle n’avait aucune idée qui était cet homme. Elle leva la tête, ce qu’elle vit était juste une grande forme noire, droite et debout. L’ombre de la nuit était immense. Jean ne disait rien en marchant auprès d’elle dans l’obscurité.

 

 

o   Focalisation externe :

 

Un homme attendait dans le bois. Soudain, il vit la petite fille venir et il arriva derrière elle. Quand le petit être continuait de crier « Ô mon Dieu ! Ô mon dieu ! », cet homme arracha le seau tout d’un coup. De sa main, il saisit l’anse et la souleva pendant quelques secondes. La fillette se figea un petit peu et elle leva la tête. L’ombre de la nuit était tellement immense qu’elle ne vit qu’une grande forme noire, droite et debout. Les deux marchaient tranquillement, sans rien dire.

 

 

 

 

·       Production de NI Hao (Daniela)

 

o   Focalisation zéro :

 

A quelques pas derrière Cosette, il y avait Jean Valjean. Bien que tout soit très flou dans l’obscurité, Jean Valjean en était sûr : cette fille petite et faible avait pour nom Cosette. C’est elle qu’il cherchait. Cosette, qui ne savait rien de ce qui se passait derrière, peinait à marcher avec son sceau. Elle rassembla toutes ses forces pour avancer au point que ses dents craquèrent. De son grand pas, peu à peu, Jean Valjean s’approcha d’elle. Tout d’un coup, Cosette sentit que le seau ne pesait plus rien. C’est la main énorme et vigoureuse de Jean Valjean qui avait empoigné l’anse du seau qu’elle portait. Surprise, elle leva la tête : un visage fusionné avec la nuit…Entourés de la sérénité, ils suivaient les sentiers. Jamais elle ne s’était attendue à ce que cet homme puisse bientôt la sauver de sa vie tragique. La douceur dans l’air la rassurait.

 

 

o   Focalisation externe :

 

De loin, on aperçût une petite gamine porter un seau. Lentement, elle avait l’air de s’effondrer à tout moment avec sa posture peu naturelle. Elle se tordait comme une canne. Derrière elle, une ombre émergea. Cette ombre ensevelie dans son gros manteau s’avançait comme un éclair noir. Cette masse noire se ralentit avant d’atteindre la gamine, puis elle se pencha en avant. De sous sa cape, une main énorme se tendit vers le seau. Les mains de la gamine se levèrent aussi en suivant la montée inattendue du seau. Elle demeura un instant immobile puis elle se détourna en levant la tête.

 

 

 

 

·       Production de HU Yiting (Wyatt)

 

o   Focalisation zéro :

 

Quand la petite Cosette portait le seau de toutes ses forces, elle ne savait pas que sa vie misérable dans le stress et l’humiliation des Thénardier allait se terminer. Un homme apparut près d’elle. Il vint saisir l’anse du seau et la souleva vigoureusement. C’était Jean Valjean.

Il allait accomplir la promesse faite à la mère de Cosette et, dès son arrivée, la vie de Cosette allait changer complètement.

 

 

o   Focalisation externe :

 

En ce moment, le petit être, portant un seau bien lourd, se dirigea dans la profondeur du bois. La sueur coulait sur son front et elle cria désespérément. Tout à coup, un homme apparût derrière elle. Il saisit l’anse du seau et la souleva vigoureusement. La fille leva la tête, mais l’homme ne dit pas un seul mot. L’un derrière l’autre, ils disparurent dans l’obscurité.

 

 

 

 

·       Production de CHEN Xiaoyu (Cheyenne)

 

o   Focalisation zéro :

 

En marchant dans les bois, Jean vit la petite Cosette portant un seau qui semblait assez lourd. Comme elle avait l’air petite et faible et que son corps tremblait, Jean décida de l’aider. Il saisit l’anse du seau et le souleva. C’est alors que la petite Cosette l’aperçut et elle leva la tête. Dans le noir, en voyant le visage de la petite Cosette, il éprouva un sentiment de déjà-vu.

 

 

o   Focalisation externe :

 

Dans la nuit, une petite fille marchait dans les bois avec un seau très grand. Elle paraissait pâle et faible et le seau semblait tomber à tout moment. A ce moment-là, un grand homme vint tranquillement derrière elle et il saisit l’anse et la souleva. La fille leva la tête et le vit marcher auprès d’elle dans l’obscurité. Ainsi, ils marchaient l’un derrière l’autre sans dire un mot. La fille le regarda discrètement plusieurs fois.

 

 

 

·       Production de XU Ziang (Stanislas)

 

o   Focalisation zéro :

 

Peu à peu, Cosette se supportait plus la lourdeur du seau. Mais de toute façon, elle ne pouvait pas l’abandonner, sinon elle recevrait sûrement les gifles de madame Thénardier. Soudain, comme une lueur dans l’obscurité, Jean Valjean, l’ancien maire qui avait promis à Fantine de s’occuper de son enfant, bondit de derrière un chêne et accourut auprès d’elle. Il tendit sa main pleine de callosités pour soulager la douleur de cette petite fille. Elle leva la tête, sans prononcer un mot. Les deux personnes marchaient vers l’auberge. Cosette savait qu’elle serait libre bientôt et que sa vie recommencerait.

 

 

o   Focalisation externe :

 

Après le coucher du soleil, l’obscurité enveloppa toute la forêt. Le long d’un chemin étroit, une petite fille s’avançait en prenant un seau avec difficulté. Il ne faisait pas chaud mais elle suait de tous ses pores. Derrière elle, un vieil homme la suivait avec un chapeau cachant son visage. Silencieusement, il s’approcha de la fille et saisit le seau. La fille leva la tête mais il semblait qu’elle connaissait bien ce vieillard. Les deux personnes marchèrent jusqu’au bout du chemin.

 

 

 

 

·       Production de WU Jiabin (Anna)

 

o   Focalisation zéro :

 

Jean Valjean, venu chercher Cosette dans les bois, la vit porter un seau très lourd à ce moment-là. La trouvant très pauvre, il pensait qu’il devait l’aider. Donc, il s’approcha d’elle sans rien dire et puis prit le seau rempli d’eau d’un seul coup. C’est alors que Cosette sentit que le seau ne pesait rien. Elle n’entendait rien et elle ne vit qu’une main qui lui paraissait énorme empoigner l’anse et la soulever vigoureusement. Surprise, elle leva la tête et puis elle vit la grande forme de Jean Valjean, restant droite et debout, marche auprès d’elle dans l’obscurité. Bien que Jean connaisse Cosette et sa mère, Cosette ne le connaissait pas encore. Mais cette fille n’avait pas peut : cet homme inconnu lui servait d’une sorte de réconfort.

 

 

o   Focalisation externe :

 

En ce moment, un homme, dont on ne pouvait voir que la silhouette, arriva derrière la fille, de derrière les ténèbres sans faire de bruit. Elle marchait lentement en portant le seau rempli d’eau quand cet homme pris soudain l’anse du seau très lourd et le souleva avec une main. C’est alors que la fille leva la tête. Et cet homme grand marchait auprès d’elle dans l’obscurité.