Avant-propos :
Le cours de presse du second semestre a abordé le travail d’écriture d’une lettre d’opinion en réponse à un article d’opinion dans le cadre de la rubrique « Courrier des lecteurs ». Ce travail argumentatif correspond aussi aux compétences de production écrite attendues au niveau B2 du CECR et fait partie intégrante de l’épreuve du Delf B2.
Après la lecture de la tribune de Jean-Baptiste Soufron intitulée « Le « contact tracking » ou la généralisation du bracelet électronique pour les citoyens » parue dans Libération le 10/04/2020, les étudiants devaient adresser une lettre (250 mots environ) en réponse à l’article pour exprimer leur opinion personnelle d’une manière argumentée et discuter les idées avancées par l’auteur.
(Lien vers le texte intégral de la tribune de Jean-Baptiste Soufron : https://www.liberation.fr/debats/2020/04/10/le-contact-tracking-ou-la-generalisation-du-bracelet-electronique-pour-les-citoyens_1784826)
Voici quelques exemples des productions des étudiants.
Julien Guillemet
Lecteur de français, SISU, 2019-2020.
Texte de ZHAI Beibei (Diane)
Monsieur Soufron,
J’ai lu avec beaucoup d’intérêt votre article paru le 10 avril dans Libération sur l’application « StopCovid ». Cependant, j’ai été surprise de constater que vous montriez des soucis excessifs en ce qui concerne son utilisation. Je m’insurge contre cette idée que « il faut s’opposer absolument à ce projet ». Selon moi, en temps d’épidémie, l’utilisation de cette application est nécessaire.
Tout d’abord, comment peut-on affirmer que cette application n’a aucune efficacité ? Certes, il faut du temps et des efforts pour qu’elle soit plus efficace. Mais à l’étape actuelle, elle nous permet de discerner les dangers potentiels. Autrement dit, elle dévoile les risques que nos yeux ne peuvent pas « voir », n’est-ce pas ?
Ensuite, en temps d’épidémie, le bien du public pèse plus lourd que les libertés individuelles. Depuis longtemps, l’équilibre entre les impératifs de santé publique et le respect de la vie privée fait l’objet d’un débat. Mais « StopCovid » n’est pas vraiment menaçant pour la vie privée. En nous alertant, son but est de distinguer les dangers lorsque nous risquerons de nous rapprocher d’un cas confirmé ou susceptible.
Par ailleurs, entre deux maux il faut choisir le moindre, ne seriez-vous pas d’accord ? Si une limitation mesurée des libertés nous aide à lutter contre ce fléau sanitaire, je suis plutôt favorable à l’utilisation de « StopCovid ».
En espérant avoir ouvert un peu plus le débat au sujet de l’utilisation de « StopCovid » et en attendant de lire les réflexions d’autres lecteurs, je vous prie d’agréer, Monsieur Soufron, l’expression de ma plus haute considération.
Cordialement,
Diane
Shanghai
Texte de HU Yiting (Léonie)
Il faut mieux mettre la santé publique devant la liberté
Monsieur Jean-Baptiste Soufron,
J’ai lu avec beaucoup d’intérêt votre article paru le 4 octobre 2020 dans le journal Libération sur le projet de l’application « StopCovid ». Cependant, j’ai été abasourdie de constater que vous critiquez ce projet avec un ton dur.
D’un côté, vous exagérez les problèmes techniques auxquels ce projet doit faire face. Selon vous, le choix de l’utilisation d’un smartphoneécarte les enfants et les personnes âgées. Comme tout le monde le sait, toutes les techniques existantes sont défectueuses et elles ne peuvent pas satisfaire les besoins de tout le monde. Et vous vous rendez compte que cette application sera employée lors du déconfinement des populations pendant lequel c’est les jeunes qui vont fréquenter le lieu de travail et les magasins pour acheter les nécessités à leur famille. Faut-il sacrifier l’intérêt de ces piliers de la société en raison de l’inadaptation d’une minorité du peuple ?
Ensuite, quand vous parlez de la vie privée, vous négligez la condition préalable aux libertés individuelles : la santé publique. Comment les libertés individuelles peuvent-elles être garanties si la vie personnelle n’est pas assurée?De plus, le gouvernement affirmee que cette application ne collectera que les données nécessaires et que le principe de l’anonymat sera strictement respecté. Rassurez-vous, toutes ces démarches seront temporaires et c’est pour défendre les intérêts de toute la société.
En conclusion, malgré quelques imperfections, cette application demeure une solution efficace pourjuguler la pandémie due au coronavirus. C’est le moment où tout le monde doit agir pour lutter contre leur ennemi communet prendre leur responsabilité.
En espérant avoir ouvert un peu plus le débat au sujet du projet « StopCovid », je vous prie d’agréer, MonsieurJean-Baptiste Soufron, l’expression de ma plus haute considération.
Cordialement,
Léonie, Shanghai
Texte de XU Ziang (Stanislas)
Monsieur Soufron,
Ayant lu votre tribune publiée dans Libération le 10 avril 2020 où vous avez exprimé votre méfiance à l’égard de l’application « Stopcovid », je me permets, par la présente, de vous dire que je ne saurais partager certaines de vos opinions.
Tout d’abord, vous avez trop exagéré en ce qui concerne la vie privée. Moi aussi, je m’inquiète de la surveillance secrète par le gouvernement. Pourtant, il est peu probable que cette application qui n’a pas la capacité de la géolocalisation empiète sur les libertés individuelles parce que les Français peuvent décider de l’installer ou non, de leur plein gré.
De plus, l’utilisation de « Stopcovid » peut abaisser le risque de la contagion. Comme le Covid-19 est fort contagieux, cette application avertira son utilisateur de s’éloigner du danger aussitôt qu’une personne porteuse du virus s’approche de lui. Surtout pour les étudiants chinois qui habitent en France sans aide maintenant, elle leur donnerait une assurance et ils pourraient se protéger contre le virus dans une certaine mesure.
De toute façon, mieux vaut tard que jamais. C’est une mesure prise par le gouvernement en faveur de la sécurité de toute la société. Les informations recueillies par « Stopcovid » faciliteront la poursuite du coronavirus. Par ailleurs, croyez-vous qu’une nouvelle vague de pandémie ne reviendra pas en force dans l’avenir ? Dans ce cas-là, cette application jouera un rôle préventif nécessaire en aidant le gouvernement à mieux contrôler la maladie.
En espérant avoir approfondi le sujet de la nécessité de la mise en place de cette application, je vous prie d’agréer, Monsieur Soufron, l’expression de ma plus haute considération.
Cordialement
Stanislas