Le portrait
发布时间: 2018-11-01 浏览次数: 392

  

Avant-propos :

  

Le cours de presse du second semestre a mis l’accent sur trois principaux types d’articles : la tribune libre, l’interview et le portrait journalistique.

Après un travail exhaustif et précis sur la structure et les éléments du portrait, et la lecture d’exemples variés, les étudiants devaient mettre en pratique leurs connaissances et écrire un portrait à leur tour en choisissant le style et la manière d’écrire appropriés à leur sujet.

  

  

Voici quelques exemples des productions des étudiants.

  

  

  

Julien Guillemet

Lecteur de français, SISU, 2017-2018.


  

Sarah, une étudiante coréenne plurilingue à SISU


Sarah, une étudiante du département de français à SISU, déjà en Chine depuis trois ans, est maintenant contente de partager ses expériences riches et uniques.

  

Sarah sur le campus de SISU où nous l’avons interviewée un lundi après-midi.

  

  

Capable de parler coréen, anglais, chinois et français, Sarah (Hwang Sera) est évidemment une étudiante bien particulière et unique dans le campus de SISU. Quand nous l’interviewions un lundi après-midi, elle portait une robe blanche et nous sourit joyeusement.

  

« The Americans live together »

Une fois arrivée à New York en août 2012, le prix élevé pour les études était la difficulté principale. En outre, malgré ses expériences de suivre des cours d’éducation secondaire en Malaisie avec des Américains pendant 7 ans, au début de son séjour aux États-Unis, elle connaissait encore des conflits culturels. Elle se rappelle que ses jeunes camarades américains disaient souvent des « bad words », ce qui l’a empêchée de s’habituer rapidement à cette nouvelle ambiance.

Grâce au fait que son professeur de « l’Histoire du Monde » était un « coréen-américain », Sarah a réussi à trouver une personne plus familière et proche à l’étranger. « Mais il était très sérieux et trop sévère. En plus, il ne donnait pas de bonnes notes. Alors, j’aimais plus le cours d’anglais », dit Sarah en riant, « l’anglais était le cours le plus simple. »

Après s’être habituée à la vie aux États-Unis, Sarah a trouvé qu’en réalité, les américains sont très sympathiques. « Quand j’étais aux États-Unis, presque toutes les personnes rencontrées sur le campus me souriaient ». Elle mentionne aussi qu’elle ne croit pas au cliché qu’aux États-Unis règne l’individualisme. Selon ses expériences de collaborations avec ses camarades, les américains savent considérer les autres et ils peuvent travailler bien et assumer leur propre rôle dans un groupe. Elle affirme que « The Americans live together. »

Mais elle pense que les Chinois « live their own life » et sont trop timides, ce qui l’empêche un peu de se faire des amis en Chine. Heureusement, elle a aussi rencontré beaucoup de gentils camarades et professeurs chinois. Avec une vie scolaire et sociale remplie en Chine, elle apprécie non seulement le fond culturel mais aussi la vie moderne de la Chine.

  

C'est du chinois.

Quand Sarah venait de commencer ses études à SISU en 2015, il lui fallait apprendre le chinois et le français à partir de zéro. Ces deux langues sont toutes nouvelles pour cette jeune fille coréenne. « L’apprentissage de deux langues en même temps, c’est vraiment difficile. J’ai même essayé de trouver une université qui m’aurait permis de rentrer dans mon pays ». Mais enfin, grâce à son courage et persistance, au lieu de rentrer dans son pays natal, elle réussit à s'adapter à ces circonstances nouvelles.

Elle consacre beaucoup de son temps aux études. Mais en classe, ce n'est pas toujours le cas que Sarah peut comprendre ce que son professeur a dit. Donc, les professeurs l’ont beaucoup aidée après la classe. « Ils sont très, très, très gentils. Ils comprennent bien mes difficultés en tant qu’une étudiante étrangère. » Zheng LI, son professeur de deuxième année, lui a envoyé des livres de grammaire en français par crainte qu’elle ait des difficultés à comprendre des explications en chinois dans le manuel, nous a confié Sarah en souriant. Elle sourit beaucoup, toujours pleine d’énergie et de gaîté.

Même si ses parents habitent aussi à Shanghai, elle vit seule dans un appartement près de son université. Indépendante économiquement, elle enseigne l’anglais aux enfants pour gagner de l’argent. Quand on lui demande son plan de carrière, elle répond qu’elle voudrait travailler pour l’ONU. C’est pourquoi elle a décidé d’apprendre le français. Sa capacité de parler anglais, chinois et français lui donnerait une meilleure chance de réaliser son rêve.

Partie de son pays et ayant quitté sa famille depuis douze ans, Sarah mûrit en vivant une vie exceptionnellement différente de ses pairs, une vie multiculturelle et particulière. Dans le contexte de la mondialisation, elle va profiter de sa riche expérience.

  

ZHAO Qizin (Louise) et LIU Yin Ji Wen (Christine)

  

  

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19 avril 1993Séoul : Naissance

2005-2012Malaisie : Etudes secondaires

2012-2015New York : Etudes supérieures

2015-présentSISU : étudiante spécialisée en français

  


  

Cécile : Au revoir, Laval…

écile (LI Rouzhu), photographiée le 2 janvier 2018 dans les Rocheuses, Amérique du Nord.

Après deux semestres au Canada, Cécile (LI Rouzhu) est revenue à Shanghai le 11 mai et retourne à sa vie quotidienne à SISU.

  

  

Assise dans le café, avec une tasse de café à portée de la main, Cécile (LI Rouzhu) a l'air contente et raconte sa vie au Québecsur un ton de la conversation. Cécile est née le 23 février 1997. Diplômée de l'école expérimentale des langues étrangères à Chengdu, elle a appris le français pendant presque neuf ans. Elle a toujours eu pour but d'étudier à l'étranger pendant ses quatre ans à l'université. Donc l'année dernière, elle n'a pas hésité à s'inscrire au programme d'échange, une opportunité pour les étudiants de troisième année d'aller en France ou au Canada et d'étudier là-bas. Il y avait au total trois étudiants qui ont décidé d'aller au Canada. Deux étudiants ont étudié à l’université Laval, dans la ville de Québec, y compris Cecile. La troisième étudiante est allée à Montréal.

Mais en fait, le Québec n'était pas le premier choix pour Cécile. Elle croyait que ce serait une expérience intéressante. Cependant, cela pourrait être aussi une expérience vraiment dure, à cause de l'accent québécois. « L’accent québécois est difficile à comprendre, donc avant d’étudier à l’université Laval, je doutais de ma capacité à comprendre ce que les professeurs allaient dire en classe. » Maintenant, elle peut comprendre très bien l’accent québécois.

  

La vie scolaire à l’université Laval

En général, sa vie au Québec était satisfaisante. La vie quotidienne n'a pas posé beaucoup de problèmes, comme Cécile a été bien accueillie par l'union des étudiants chinois de l’université Laval. Ces étudiants chinois l'ont beaucoup aidé. Pourtant, la vie scolaire était vraiment dure. Quand nous parlons de sa vie scolaire, Cécile boit son café et puis parle très rapidement et nous livre un catalogue. Étant étudiante en échange dans le programme de baccalauréat intégré des sciences historiques et études patrimoniales, elle n’avait aucune connaissance sur ce domaine avant d’étudier à l’université Laval. Donc elle a consacré beaucoup de temps à tout apprendre. En plus, les documents qu’elle utilisait étaient écrits en français et en anglais puisque le Canada est un pays bilingue. « C’était vraiment dur de lire tous les documents. » Cécile avait 5 cours par semaine, chaque cours durant 3 heures. Elle a choisi des cours comme l’introduction au patrimoine, l’ethnologie, l’art contemporain, l’histoire de la Chine contemporaine, et aussi d’autres cours de langue française. Elle trouve qu'il y a des différences entre l'enseignement de SISU et l'enseignement de Laval. Par exemple, à SISU elle n’écrit pas beaucoup après la classe, mais à l’université Laval, le travail écrit est très dur. Elle a écrit 60 pages durant le premier semestre et 40 pages durant le deuxième semestre ! Et elle avait aussi beaucoup de textes à lire après la classe.

  

Les loisirs de Cécile

Heureusement, comme ce qu'elle a dit, cette expérience a été aussi très amusante. Tous les gens qui connaissent Cécile savent qu'elle aime voyager et prendre des photos. Donc quand elle n'a pas de cours, elle voyage avec ses amis ou prend des photos. Et elle cuisine aussi quand elle est libre. Elle nous partage aussi les villes canadiennes qu'elle aime bien. Elle a beaucoup voyagé pendant cette année, de l’est à l’ouest. Les villes qu’elle aime le plus sont Québec, Toronto et Halifax. Selon Cécile, Québec est une ville vieille et très belle, comme une ville européenne. Toronto est une ville internationale et prospère. Halifax est près de l’océan atlantique. C’est une ville qui a beaucoup de bistrots et de fruits de mer. Elle parle en nous montrant les photos qu'elle a prises. Bien sûr, pendant cette année, elle a rencontré des gens intéressants. « J’ai un camarade grand et fort, mais il s’appelle Angle Luna, je trouve son nom très drôle ! » Cécile éclate de rire.

Elle aime aussi aller à la bibliothèque de Laval dans son temps libre. Les livres dans la bibliothèque sont abondants et variés. Les étudiants peuvent y trouver les livres dans tous les domaines : histoire, art, géographie, langues etc. Elle peut emprunter beaucoup de livres qui sont utiles à ses cours. D’ailleurs, dans la bibliothéque, il y a même une salle de projection. Chaque semaine, la bibliothèque passe un ou deux films dans la salle.

  

L’hiver au Québec

Mais la vie au Québec n’est pas toujours comfortable. Par exemple, passer l’hiver a été un grand défi pour Cécile. « Les inconvénients… je pense que c’est l’hiver », elle fait un petit rire jaune. L’hiver au Québec est trop long. Il commence en novembre et finit en avril. En plus, quand il neige, les gens ne peuvent pas sortir. Il fait jusqu’à -30 degrés en hiver, c’est vraiment froid. Le pire est que la neige atteint presque parfois une hauteur de 1,5 mètre. Tout est blanc et noir. Cela peut causer des dépressions.

Après le retour

Maintenant, elle est revenue à Shanghai. Elle a mangé du homard épicé et bu du thé au lait dès son retour. Puisque ces deux plaisirs culinaires sont très rares au Québec, ils lui ont manqué beaucoup.Ses yeux sont étincelants de joie quand nous parlons du homard épicé et du thé au lait. Mais le Québec a aussi des choses dont elle gardera le souvenir précieux. Ce qui lui manque le plus sont les paysages et l’air fraîs du Québec. Il y a beaucoup de montagnes dans la région de Québec. Elle se promenait souvent dans les montagnes pendant les weekends.

Ses deux semestres à Laval ont été une expérience vraiment utile pour elle. Elle a acquis des connaissances sur le patrimoine et l’art, et a perfectionné sa langue française. Comme elle le dit, « c’est une expérience inoubliable ! »

  

WU Yu Shi (Irène) et LUO Qian Hong (Laura)

  


  

Flaubert JJ. Artiste du département de français


Après la réussite de la comédie musicale Ghost[i]l’acteur Flaubert JJ a étendu sa vie artisitique. Cet étudiant de troisième année au département de français mélange bien sa vie privée avec l’art.

Photo prise lors de la représentation d’une activité de département en Mai 2018

  

Flaubert JJ (WU Jia Jun) est un vrai homme-orchestre qui est devenu célèbre après avoir joué de la guitare devant le public en 2015. Depuis deux ans et demi il ne cesse pas de progresser. C’était la première fois qu’il participait à une comédie musicale. Avec son rêve de devenir une star musicale, il avancera.

  

Pourquoi la guitare ?

On pense toujours que la guitare est un instrument auxilliaire pour chanter. Moi j’avais ces idées aussi. Mais un jour J’ai écouté un concert de guitare. Des joueurs japonais en jouaient comme on joue du piano—sans chanter, ça m’a trop plu ! Je voulais l’apprendre tout de suite. Heureusement mes parents m’ont donné beaucoup de soutiens : Fender, Gibson Ibanez[ii]...je m’entrainais avec les guitares les plus professionnelles.

  

Style de jeu et école ?

Finger-style[iii]. Je n’ai pas suivi une école sérieusement. Je connais quelques musiciens japonais : Matasui Yuki, Satoshi Gogo, Kishibe Massaki[iv]...dès qu’ils écrivent des nouveaux solos de Finger-style je télécharge la partition de musique et je commence à imiter. J’apprends des musiques en chantant aussi. Si je rencontre des problèmes, je demande à mes professeurs. Ils sont des joueurs et chanteurs professionels.

  

Quelles sont les représentations les plus remarquables ?

Mes représentations sont toujours sur le campus de SISU. La première fois c’est toujours la plus remarquable. C’était en première année. J’étais en retard avec Jacques pour un cours, et Madame YE m’a puni et m’a demandé de jouer devant la classe. J’étais nerveux mais finalement j’ai réussi, en chantant devant une vingtaine d’amis de notre classe.

  

Quel morceau pour la nouvelle comédie musicale ?

Non, je ne joue pas dans cette comédie musicale Ghost. Je ne suis qu’un acteur normal, bien qu’il y ait des admirateurs qui soient venus pour écouter ma guitare. Mais en réalité, selon le metteur-en-scène, il n’est pas nécessaire de jouer de la guitare et voilà.

  

Rêve et plan ?

La guitare pour moi est toujours mon passetemps favori. Je vivrai avec la guitare mais c’est tout. Je n’ose pas perdre tout pour la musique. Je regarde la guitare comme une petite amie mais je ne vais pas l’épouser. Le mariage est la tombe de l’amour. Si je me consacre entièrement à la guitare je la detesterai.

  

Des difficultés ?

Trop ! Pour s’entrainer il faut donner l’énergie et le temps. C’est vraiment dûr de continuer mais avec la passion je souhaite avancer !

  

Plus d’admirateurs ou d’admiratrices ?

Je ne suis pas homosexuel ! Je sais qu’il y a trop de rumeurs, et je les remercie de me porter de l’attention... J’ai toujours été préféré par les garçons...c’est bizzare. Selon moi jouer de la guitare dans la rue ou dans la salle de musique est tellement cool que les filles devraient vouloir venir bavarder avec moi. Mais c’est toujours des garçons qui viennent pour me poser des questions...j’échoue à attirer l’attention des filles.

  

Célibataire ou pas ?

Ah, c’est dommage mais je suis célibataire pour l’instant. Mais je suis en train de... vous savez...bavarder et draguer un peu quelqu’un… C’est une fille assez amusante…

  

Premièr amour ?

C’était au lycée, quand j’avais quinze ans. C’est une histoire triste. Elle, il lui était interdit d’avoir une relation amoureuse car elle avait des parents sérieux. Je suis sorti avec elle pour aller au cinéma et nous avons été découvert par son oncle ! Bien sûr, notre relation est terminée. C’est vraiment dommage.

  

Communiquation avec des fans?

J’ai pas trop de fans en réalité. La plupart d’entre eux sont des amis proches. J’ai des amis qui restent loin de moi. Nous faisons connaissance sur Internet et nous communiquons par e-mail, olàlà... j’ai deux e-mails à répondre ! Je suis désolé de devoir arrêter l’interview...vous savez, il y a trop de devoirs pour les élèves de SISU. Nous sommes bien occupés !

  

XU Jia Yang (Jacques)

  



[i]Comédie musicale créée et réalisée par les étudiants de SISU

[ii] Fender, Gibson et Ibanez sont des grandes marques mondiales de guitare.

[iii] Finger-style : Finger-style est une école de guitare qui demande au joueur de jouer de la guitare en mélangeant des contretemps. C’est un style nouveau qui vient d’être développé. Il est assez libre et sans trop de règles. On peut en jouer avec des styles et des techniques différents.

[iv] Matasui Yuki, Satoshi Gogo et Kishibe Massaki sont les noms de guitaristes japonais